Le mariage camerounais
Publié le 02-02-05 / Les mariages du monde

Changement de cap pour notre Tour du Monde des mariages. direction le Cameroun, et plus précisément le pays de Bamiléké.
Si dans une grande partie du Cameroun la cérémonie se modernise et ressemble de plus en plus au mariage européen, les Bamilékés respectent encore de nombreuses traditions ancestrales. Voyage vers les coutumes d'un peuple aux milles richesses.
Avant d’aborder les différentes traditions, il est important de noter qu’actuellement le mariage camerounais se résume à une union, tout ce qu’il y a de plus simple, entre deux individus. Certains couples ne prennent même pas la même de prévenir leurs familles et amis pour la cérémonie.
Traditionnellement, le mariage Bamiléké est une union entre deux familles, voire deux tribus entières. Il faut savoir que les filles sont préparées depuis leur plus jeune âge au mariage, et parfois au détriment de leur scolarité. Pour une jeune fille et sa famille, le mariage est une fierté et un signe de réussite.
Lorsqu’une jeune fille ne se marie pas, c’est un mauvais présage pour toute sa famille. Cela vaut également pour un jeune homme célibataire qui est considéré comme irresponsable.
Les fiançailles
Afin de choisir la meilleure femme pour son enfant, c’est la famille du garçon qui va vers celle de la fille. Mais il y a aussi d’autres moyens de trouver une promise…
- Entre amis, une famille peut «se réserver» une fille sans avoir choisi lequel de ses fils l’épousera.
- Lorsqu’une fille naît en présence d’un visiteur, c’est un présage. Ce visiteur doit alors saisir sa chance et considérer l’enfant comme sa fiancée. Il lui rendra régulièrement visite et la couvrira de cadeaux pour entretenir une relation continue avant de décider s’il y aura une union.
- Si la femme accouche alors qu’elle est dans un magasin, c’est pareil. Le patron peut se réserver le droit de demander l’enfant en mariage.
- Si deux pères sont amis, ils peuvent décider d’unir leurs enfants.
Quelle que soit la méthode de choix, une fois l’accord conclu entre les deux familles, les fiancés se rencontrent enfin.
Le fiancé se rend chez sa promise et il lui est présenté par le père de celle-ci. C’est à ce moment que l’on va discuter de la dot et indiquer au futur marié quels membres de la famille il doit officiellement rencontrer. C’est le rite des passages obligés. Cette action consiste à se rendre chez les membres influents et à leur offrir des cadeaux précis en fonction de leur place.
- le père de la fiancée :
une grande calebasse d’huile, une petite calebasse d’huile, deux fagots de bois, un sac d’ébène, un sac d’arachides décortiquées, et de l’argent.
- la grand-mère maternelle de la fiancée :
une houe, un paquet de plantain préparé avec de la viande tournée à l’huile rouge, une calebasse d’huile et de l’argent pour ouvrir ‘’ le paquet de plantain’’. L’huile offerte est partagée par les coépouses de la grand-mère.
- la grand-mère paternelle de la fiancée :
une houe, un paquet de plantain préparé avec de la viande tournée à l’huile rouge, une calebasse d’huile et de l’argent pour ouvrir ‘’ le paquet de plantain’’. L’huile offerte est alors partagée par les coépouses de la grand-mère.
Note: si la promise vit chez des oncles et/ou des tantes, le marié se doit de leur rendre visite.
Entre ces visites, le fiancé a eu le temps de faire connaissance avec sa belle-famille et se doit donc de l’entretenir… Tabac pour le beau-père, bois pour la belle-mère, et participation physique à la réparation saisonnière ou annuelle de l’habitation, ainsi qu’aux récoltes.
La concrétisation des fiançailles
Lorsque la famille du fiancé décide qu’il est temps de procéder à l’union, celle-ci se rend chez le père de la promise. Elle lui offre alors deux calebasses d’huile. La première pour la consommation du père, la seconde pour bénir la jeune fille. Le mariage sera alors bientôt célébré…
La cérémonie de mariage
Chez les Bamilékés, la jeune fille se marie selon la même procédure que sa mère. Le style de cérémonie se transmet donc de génération en génération.
Voici une liste des différents types de cérémonie:
La fuite > La jeune fille s’enfuit pour rejoindre sa belle-famille. La fuite est plus ou moins organisée car
on lui demande de transmettre un message ou d’apporter de la nourriture. C’est la cérémonie qui coûte le moins cher.
Le piège > Il consiste à attraper la jeune fille. Après les fiançailles, la famille du fiancé débarque «à
l’improviste» chez la jeune fille et fait semblant de l’enlever. En réalité, les deux familles ont convenu d’un jour, seule la jeune fille n’est pas au courant.
Classique > C’est la méthode la plus calme et la moins théâtrale. La fiancée est conduite par sa famille chez son promis.
Cette procédure est la plus chère car la famille du fiancé doit accueillir celle de la jeune fille.
Quelle que soit la cérémonie, elle sera suivie par une fête entre les deux familles. Au programme, repas, chants et danses. Le tout dans une ambiance à couper le souffle.